Lycée D'estournelles De Constant

Lycée Polyvalent – La Fleche

Pays de la Loire
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jeudi 15 septembre 2011


Jeune fille vue de dos, une oeuvre signée Guillaume Bodinier, ne faisait pas partie de l’exposition dédiée au peintre angevin… Jusqu’à ce qu’un documentaire amène le musée à réviser son jugement.

L’histoire

« Je ne pensais pas que le cinéma pouvait agir sur le réel », sourit Sandrine Weil. Cette enseignante en Lettres a créé une option cinéma au lycée de la Flèche, dans la Sarthe. Et elle vient de réaliser, avec deux de ses élèves, un documentaireElle, oubliée dans les réservesqui a conduit le musée des Beaux-arts d’Angers à exposer une toile, initialement écartée d’une exposition. Explications.

« Nous avons participé, en août, à un laboratoire de réalisation audiovisuelle au sein des Ateliers Premiers plans, à Angers (1). Avec Anne Guillet et Maïté Chailleux, deux de mes élèves, nous nous sommes lancées dans l’aventure : réaliser un court-métrage en cinq joursautour du thème d’une rencontre dans la ville, réelle ou imaginaire. »Habituée du musée des Beaux-arts, l’enseignante imagine une rencontre avec un personnage, dans une peinture.

Elle repère l’expo Bodinier, proposée du 27mai au 18septembre, et consulte la base Joconde sur Internet, qui recense toutes les collections des musées de France, pour découvrir l’oeuvre de Bodinier dans son ensemble.« Je suis tombée sur cette tête de jeune fille qui me plaisait beaucoup. Mes deux élèves m’ont aussitôt dit : ‘Elle est trop belle !’. »Le trio de choc, épaulé par le documentariste Xavier Liebard et la monteuse Claire Aubinais, frappe à la porte du musée, propriétaire de l’oeuvre. Il n’avait pas souhaité exposer cetteJeune fille vue de dos, un tableau d’étude qui ne correspondait pas au thème choisi (Bodinier et l’Italie).

« Nous avons pu filmer l’exposition et surtout le précieux tableau, sorti spécialement pour nous des réserves. »Utilisant les ressorts de la fiction, le documentaire traduit cette quête sous forme d’une aventure, proche d’une histoire d’amour.« Cette oeuvre est très réussie, très convaincante et défend le caractère poétique de l’oeuvre »,s’enflamme Patrick Le Nouëne, le conservateur en chef des musées d’Angers, en découvrant le court-métrage.

Le lendemain, il envoie un mail à Sandrine Weil:« On va exposer « votre » tableau. Et je veux que votre film soit diffusé au musée des Beaux-arts. »Ce sera chose faite ce samedi, pendant la nocturne qui clôturera l’exposition Bodinier. Quant au tableau, il est accroché depuis début septembre dans le hall du musée, de la fiction à la réalité.

Laurent BEAUVALLET.

Samedi 17 septembre. Le court-métrage (6′ 10′) sera diffusé en boucle de 18h à 21h, dans le cadre de la nocturne de l’exposition Guillaume Bodinier. Entrée libre.

(1) Nés à l’initiative de Jeanne Moreau, les Ateliers d’Angers sont une « école de cinéma » destinés à de jeunes réalisateurs. Certains programmes sont ouverts à des auditeurs libres.

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